Images architecturales de ce Paris si familier et pourtant les photos de Jo Pesendorfer nous interpellent et nous posent une question fondamentale : à travers de simples reflets, elle touche la fragilité du visible, de l’ordre formel et crée en nous le désir de voir autrement. Malgré l’appartenance de la photographie à un genre, on est saisi par une sorte de ruine de la représentation, par des constructions qui se rapprocheraient des constructions virtuelles.

Mais le but n’est-il pas de montrer l’existence d’un œil vivant qui poétiserait le réel en utilisant le reflet du miroir ? Transformer ces lignes, courbes et volumes d’édifices aussi célèbres que la Tour Eiffel ou le Sacré-Cœur, c’est provoquer les images stables de notre imaginaire. Doublant le viseur par le miroir, l’eau redevient le premier miroir du monde.

Avec ces reflets, le photographe chahute l’idée du double et donne une nouvelle appréciation du réel pétrie d’une subjectivité, comme à la recherche d’un nouveau souffle de l’image, inséparable de son ombre.

Mounira KHEMIR

Chercheur et critique

Tirage baryté d’après négatif argentique

Série de 15 tirage